départ tranquille, à 8H, de Aumont Aubrac. Aujourd’hui, je ménagerai la monture si possible. Et puis c’est l’Aubrac! Une des plus belles étapes de ce chemin.
Il fait beau, ciel uniformément bleu, de rares pèlerins, de loin en loin.
Les vaches, superbes, semblent les seules habitantes de cette immense étendue. Le chemin passe entre les pâtures, et elles nous regardent sans manifester grand intérêt.
à 11h, je me pose sur cette halte providentielle: mes pieds commencent à me rappeler que je ne les ai pas ménagés. La température extérieure est devenue importante et plus encore dans les chaussures, je dois aérer le tout. Le snack propose, parmi quelques sodas, du potage maison. Pendant qu’il chauffe, j’aère mes véhicules et change de chaussettes.
Ce potage, servi dans un bol immense, était un régal. Ce sera mon repas, je regrette de n’en avoir pas repris un autre, mais il fait savoir se tenir. Je félicite le boutiquier en lui donnant les 3€ demandés, et reprends ma course lente dans ce désert humain colonisé par les bovidés aux yeux de princesses hindoues.
Du ciel, des prairies, des cailloux et des vaches. Rien d’autres a l’horizon et vous y cheminez pendant des heures sous un soleil implacable, dans un silence enivrant. Le regard se perd sur l’horizon. rien ne l’accroche: jaune, brun, gris… la palette est mince, le résultat époustouflant.
je n’avais pas ce souvenir car en 2015, j’ai traversé cette étape sous un déluge d’eau, enfermé sous ma cape et les pieds clapotant dans deux bassines de boue.
L’arrivée à Nasbinal est un soulagement.Ce paysage est un régal pour l’esprit qui s’évade et gambade. J’oublie les photos, je progresse sur les cailloux… Mes pieds commencent à faire de la résistance à l’avancement. L’arrivée à Nasbinal est un soulagement.
Je trouve un gite: » le Sorbier », me rue sous la douche et asperge longuement mes pieds d’eau glacée. Quand ils se remettent à respirer, je les emmènent à la pharmacie chercher les granules d’arnica (Coco, elle a dit: 5, 3 fois par jour!) puis je les allonge sur ma couche ou je m’endors 1/2 h avec eux. il est 17:00.
La suite est banale: retour de Vincent qui voit un medecin demain, repas avec aligot, soin des pieds, coucher 21:00, ce blog.
On ne traverse pas un tableau de maître pendant 7h sans y laisser un peu de sa personne.
Si ce n etait pas de la prose ce serait de la poésie ! Ces paysages st inspirants certes mais toi qui hésitais à faire le blog cette année à cause des contraintes qu il représente, ça aurait été dommage que tu ne le fīs pas.
Bisou
Rosy
Je dis a chaque fois:’je fais 10 lignes et basta,je dors’ mais ça ne marche pas. C’est le chemin qui coule sur l’écran. Faut pas commencer.
Bonjour Patrice,
Je me délecte de lire chaque jour le résumé de tes étapes. Cela me donne l’impression de faire le chemin avec toi. Les douleurs en moins 😉
Bon chemin.
Jean
Tu peux y venir en vrai,Jean,il suffit de commencer apres le 3eme jour..😇, ou de faire des premieres etapes raisonnables.
Je vois que malgré la difficulté tu as su garder ton sens de l’humour. Ton blog passionnant et très éloquent. Merci de nous faire découvrir ces beaux paysages .Bien d accord avec toi, ces vaches d Aubrac ont des yeux magnifiques.
Bon camino.
MFrance
Merci, Marie- France, je suis toujours étonné que mes réflexions intéressent quelqu’un!
à bientôt.