j26. Boente —SANTIAGO.     49,85 km en 10:57

Oui je pouvais mettre 50 km en 11h, mais un fond de réalisme m’habite encore. 

 SANTIAGO  (en morceaux, on dirait!)

Et depuis 18:00, je fais la queue au bureau des pèlerins pour officialiser  mon parcours. Pas de réservation pour la nuit, et les numéros que je compose me répondent tous ‘complet’… Les 2 italiens devant moi me disent en italanglais que peut-être place dans leur Albergue.  Je tente et c’est ok. Ouf! Google me dit 35 mn , 2,6 km sur le chemin d’où je viens… Mais ce sera pour plus tard : déjà une heure de queue et je suis à la moitié du parcours environ. 

Mes pieds sont comme deux cotelettes bouillies dans les chaussures. Jai le sac dans la cour, je vais mettre mes sandales, en accord avec l’américain qui me suis. J’entends beaucoup de langues mais pas le francais.

Je suis quand même épuisé côté pieds, et cette queue n’arrange rien. Je vous raconterai plus tard comment s’est passé ma décision d’arriver à Santiago aujourd’hui . Pour l’instant: power off, je suis assis par terre!

à plus tard.

…..  Voilà, plus tard c’est demain. Donc aujourd’hui. ( pour Marine!)

   Et hoy, esta  mercredi, mais j’ai dû consulter l’écran pour savoir. Un des avantages di chemin c’est que tous les jours sont les mêmes, donc on perd vite le fil et on s’en moque. Grave!. On s’eloigne du calendrier pour se rapprocher du moment présent où l’importance est donnée d’abord à ses pieds, le reste étant plus facile à gérer ( où dormir, manger, laver, etc..)

   Alors hier, les 50 km n’étaient pas prévus mais quand à 30 il aurait fallu pense à s’arrêter, j’ai passé un deal avec mes pieds: <il n’est que 13:30, on essaie 5 km de plus et promis on s’arrête>. Je le pensais. Mais à part eux, j’allais bien alors je pouvais  continuer un peu. Et puis la ville approchant, le paysage etait déjà moins beau. Comme quoi la ville ça dégrade l’environnement, indubitablement, mqis on peut pas retourner vivre dans des cavernes… Si?…. non!  Alors faisons avec.

   Et puis soudain, à la fin d’une longue descente, après quelques albergues deja affichées complètes, je trouve une rivière… à 37,5 km et mon pied droit demandait depuis un moment que je le sépare de sa chaussette avec laquelle il ne s’entend plus du tout. L’occasion est trop belle, je libère mes compagnons.

j’en profite pour changer les chaussettes et ces 10 mn de bonheur collectif nous ont réconciliés tous les trois.   Ce n’a pas été immédiat en remettant les chaussures, mais après quelques centaines de mètres, je savais que je pouvais faire les 13 km restant. 
Cetait parti, il était 15:30, le bureau de la Compostella fermait à 21h ( Google info) il devenait possible de gagner un jour pour zapper ce pôle touristique inévitable mais déjà redouté. J’aime bien le chemin, j’ai plus de mal avec le cirque médiatique du but prétendu, mais j’en ai deja parlé… peut-être. Sais plus, relis pas.  Et puis c’est une ville, et on à rien a faire dans une ville avec un sac à dos et des chaussures Mid size faites pour affronter les sentiers tortueux.

    La suite vous savez, je suis sorti libre mais déphasé du bureau situé, pour les intéressés, au 1 de la rue Carretas, près de la cathédrale, en bas à gauche en la regardant, car moi j’avais une mauvaise adresse, merci l’Acir, et jai fait 2 fois le tour des marcheurs en adoration devant le saint et du folklore y afférant:

  Donc , en sortant, à 20h, je n’avais pas vraiment mangé à part quelques emboutidos vers 12h, quelque part vers ‘o pedrouzo’ dans un bar allergique aux pèlerins: (pour les hispanofiles)

 Et j’ai choisi un bar resto proposant des plats et pas trop bondé pour m’enfiler un hamburger à faire pleurer macDo ( même pas photographié, c’est vous dire l’urgence…) puis les 2,5km à refaire à l’envers jusqu’à  l’albergue Santo Santiago où j’arrivais à 21h15 pour laver les chaussettes, le reste attendra, laver moi et me lover dans mon drap de lit où ma conscience a rapidement coupé le contact avec le monde réel.

     jusqu’à demain, donc aujourd’hui!

8 réflexions sur “j26. Boente —SANTIAGO.     49,85 km en 10:57”

  1. Félicitations , ça ressemble à une vraie performance et je me demandais comment tu allais découper tes 50km restants.

    Profite aussi du retour.

    Bisous

    Renaud

    • Merci, Renaud. C’était le but au fond: que ce soit un peu un chemin de croix, le site s’y prête. Pour le retour, ce sera après Fisterra, comme dit hier, puisque j’ai pulvérisé mes prévisions d’arrivée, je peux terminer ce sacré Camino. Bises à vous 4. Papapytrice.

  2. Le but, c’est le chemin… dépasser la destination. J’aime bien l’idée.
    Et si hier se mêle à demain. Alors on est enfin perdus.
    Que vas tu faire de tes pieds à ton retour, Maintenant qu’ils sont perdus ?

    • Mes pieds Marine nont pas d’autre ambition que de m’aider à aller voir au bout des chemins pourquoi les gens y font ce qu’ils y font… J’aime aussi l’idée qu’on puisse encore envisager de prendre le temps de faire des choses. Et je vais leur demander de m’aider encore un peu, jusqu’au bout de mon propre chemin.

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