j23. Fillobal – Valei. 31 km. 8:00 h

reste 120 km (~) to santiago.
Que vous dire d’aujourd’hui? Que ce fut une longue marche, vous l’aurez noté, où je suis descendu plus que monté. Je dis ‘je’ parceque les autres je sais pas.

Et d’abord, une photo du repas d’hier, car il ne faut pas oublier que les moments d’échange, de convivialité, c’est le soir. Une ou deux heures pendant lesquelles on refait le monde en les mélangeant tous, dans les langues disponibles à ce moment. Hier, allemagne, france, Antilles et Québec, mais on s’étaient déjà beaucoup croisés en chemin, faisant tous les mêmes scores sur les jours précédents.

et comme chaque fois, on est bien logés, on a bien mangé, les déceptions sont rares sur ce Camino espagnol, surtout quand on voit leur dévouement en regard des prix qu’ils pratiquent. Donc après ce repas et une nuit dans le gîte moderne, propre et agréablede Fillobal, on reprend sac et chaussures, repassont les meilleurs moments de la veille au petit déjeuner et chacun repart à son rythme vers une page blanche à remplir de ce Chemin.

Pour ma part, sorti à 7:30, au jour levant, je démarre assez vite, la descente facilitant la vitesse. 4 km jusqu’à Triacastela: échauffement.

J’espère y trouver un distributeur pour rester sur le ‘safe side’ les jours suivants, mais on est encore dans l’espagne profonde. Tous les bars sont remplis des pèlerins matinaux qui déjeunent mais de DAB, point!

Modérément contrarié, je continue pour constater à la sortie du village qu’une variante existe, donc un choix. Nouveau chemin en haut, par 3 ou 4 villages et 13 km pour Sarria, ou ancien chemin par Samos et la rivière mais 19 km, et aux indications largement biffées sur la borne du choix: Le commerce a ses exigences! Constatant que le troupeau suit les indications à droite, vous l’aurez compris, je m’engage à gauche pour passer par Samos et vivre une étape tranquille comparées aux ascensions épuisantes des 2 jours précédents. Ici la différence, vous l’avez vue sur le résumé gps: montées (cumulées): 450m mais descentes ,vertigineux: 876m… et sans bâtons! J’ai eu quelques moments d’angoisse pour les genoux mais ils n’ont pas bronché. Le talon droit s’imagine parfois qu’il aurait bien une ampoule, mais c’est un fantasme. Je lui ai acheté des semelles neuves à Sarria pour le rasséréner. On verra demain.

En tout cas, très peu avaient pris la même option par la riviere, ce fut alors un cheminement solitaire dans ce cadre calme et verdoyant du bord de la riviere, et l’absence de grandes montées a rendu cette étape particulièrement reposante, jusqu’à Perros, un peu avant Sarria, où le chemin du nord nous a rejoint.

Des vacances pour l’esprit avant l’entrée à Sarria, où le nombre d’espagnols avec une credentiale vierge vient modifier l’équilibre multilinguiste des tronçons précédents. Mais le chemin est à tous, partout. Dieu reconnaitra ceux qui ont fait tout le pèlerinage et les usurpateurs qui veulent le papier mais pas les kilomètres.

Sorti de la boutique avec mes semelles, j’ai acheté une banane pour demain, bu une limonade dans le dernier bar avant l’église et me suis dirigé vers la campagne pour les 4 km qui mèneraient à l’auberge ‘casa Barbadelo’, à nouveau seul dans les champs et à me battre avec quelques raidillons qui devraient ralentir les ardeurs des débutants, demain matin.

Encore un mot avant de publier: je vous ajoute ici un lien vers une chanson du dernier album de Renaud: ‘les mots’ que j’ai aimé écouter aujourd’hui dans mes oreillettes, pour vous la partager et voir… si ca marche avec le blog.

https://youtu.be/PJmyIpCB-Ro

Quelques photos de l’etape, pour l’ambiance.