2019-Camino de Madrid_16

Km depart: 405
Km Arrivee:426 soit 21 km
Heure depart:07:40
Levé 06:30

6h du matin un téléphone sonne et soudain 80 % de la chambrée s’agite furtivement.

J’ouvre un œil, un seul, et constate que les deux chinois près de moi se sont déjà envolés. Je referme ma paupière pour au moins une demi-heure de nuit supplémentaire.
À 7h, j’ai remisé mes quelques effets dans le sac, enduit et caressé tendrement mes pieds et je me présente à la salle commune pour un solide petit déjeuner.
Avoir ce premier repas avant de partir est déjà une bénédiction qui me permet de marcher au moins 3h.

À 7h30, je me glisse sous les bretelles de mon sac et mes lance vers ce jour nouveau, encore vierge de mes pas .
La pluie d’hier a comme lavé le chemin et rafraîchi l’atmosphère, mais le ciel est dégagé et la journée s’annonce belle.

Merci St Jacques pour cette promesse de Soleil.
Je reprends mon chemin avec cette allure rapide qui me va bien, vers ces montagnes, au loin.

À force de saluer d’un <bon chemin!> au lieu du traditionnel <buen camino>, je repère les Français dont certains m’interpellent et avec lesquels je passe un moment, à leur raconter le Camino de Madrid, avant de reprendre mon rythme.

Chacun son chemin!

Le paysage change en ce moment, il est bien plus vert et des bois réapparaissent. Sous le ciel de quelques nuages perlés, le vent est presque tombé.

09:20 je traverse Itero de la Vega, en négligeant les cafés qui m’appellent et dont les terrasses sont hérissées de bâtons de marche, pour reprendre le chemin toujours aussi beau et qui se dirige vers un bois, et le rio Pisuerga, qui explique toute cette verdure.

En chemin, un hôpital de campagne, Saint-Nicolas, s’occupe de soigner les pieds malades des pèlerins .

Je ne fais que passer devant, et à ce moment ma fille m’envoie cette jolie chanson de Maxime Le Forestier pour égayer mon chemin.

-Passer ma route-

10h30 cela fait trois heures que je marche, je prendrais bien un café maintenant. Le prochain village semble être à … oups! 6km…
Je vais me rabattre sur la gourde d’eau et une barre de céréales.

Surtout qu’il me faut maintenant passer la ‘alto de Mostellares’ qui grimpe de 750 à 910 m , en 1km !, et qui redescend d’autant, juste derrière… vers Castrojeriz.

11.30, ouf, obstacle éliminé. 1h de lutte, tant vers le haut que vers le bas. Quelques protestations en provenance des pieds qui semblent définitivement préférer les canaux, de Castille, ou d’ailleurs.

12:00 à Castrojeriz, bien décidé à continuer jusqu’à Hontanas, 9,5 km, je prends une belle part de tortilla, une petite bruscetta, bière et café .

Totalement requinqué par cet en-cas, je m’assois dehors sur une placette pour tenter une réservation à Hontanas car une pèlerine m’a dit avoir été incapable d’y dormir hier, malgré le grand nombre d’auberges.

Effectivement, tous mes appels sont négatifs. A 12:30, les auberges sont complètes ! Je ne fais pas la forte tête, et ne veux pas aller dans un hôtel hors du tarif pèlerin, sauf choix personnel.

Je décide donc de rester à Castrojeriz, village plutôt médiéval, accroché a la colline et aux rues empierrées.

Applaudissements de mes deux pieds que je feins de ne pas entendre et la première auberge sur mon chemin, ‘casa nostra’, sera ma chambre.

Acceuil plutôt catholique et service minimal me conviennent parfaitement, je m’installe, un seul pèlerin y est déjà, dans cette albergue vétuste où un wifi poussif n’est joignable que dans l’entrée, mais on est pas là que pour bloguer, dormir n’est pas négligeable, sur le Camino .

Lavage, douche, visite locale pour une fois, blog et soin de mes deux véhicules pour qu’ils ne m’abandonnent pas dans la traversée déserte qui nous attend demain, sur le chemin d,’une hypothétique rédemption pour les fautes imaginaires et à venir.

Buenas tardes!