j28. Negreira – Olveiroa.  35 km en 8h30.

Pas facile, longue mais plutôt belle cette deuxieme étape vers l’ocean…. Mais le ‘longue’ l’emporte quand on réalise que les remembrements agricoles en cours repoussent et rallongent le chemin déjà difficile sur cette partie.  Soyons clair: 20 km, cest une promenade, 25 c’est une belle journée, 30 c’est un max, on arrive épuisé ( pensez au sac…) et au delà on tire sur la bête de façon déraisonnable puisque, je vous le rappelle, on est là pour se régaler.

   Je vous précise quand même lrs dénivelés du parcours; 717 m en montée, 610 m en descente… prenez quand même 30 sec pour apprécier, enfin ceux qui savent.

Du coup, en discutant avec ‘Therence’ 

vers Lago, et en tripotant mon gps pour chiner un raccourci éventuel, jai arrêté l’enregistrement de la trace. Je n’aime pas ça mais ca change rien, faut que je recalcule et après 35 km on a juste envie de poser les chaussures (lourdes, faudra qu’on en parle) et de tomber dans le coma. D’ailleurs, Théerence, de Singapour, abandonne à ‘Punte de Olveiroa’ et rentre dans le bar pour commander un taxi… à sa décharge, il est mal en point et a un avion dimanche pour retourner de l’autre côté de la planète, je ne peux lui en vouloir mais moi je fais les 3 derniers kilomètres, car c’est mon chemin!

   C’est dommage en fait, de parler de la douleur de la fin quand le chemin a été souvent si beau aujourd’hui. Cette section vers l’ocean, délivrée de la sur-abondance de pèlerins d’occasion ( jai pas dit  ‘espagnols’, qu’est-ce que vous racontez?  D’ailleurs, j’aurais pu dire ‘américains’ c’était presque pire, mais j’ai dit ‘occasion’… point.)

….. d’occasion est un tracé souvent modifié ( J’ai une trace ancienne) mais souvent en bien, loin de la route, et à travers des villages dont le Chemin est le dernier des soucis, faut mener les vaches aux champs. C’est apparemment l’industrie locale et très artisanale.  

Ce matin, seul debout à 06:30, je passr tant de temps à ne pas réveiller les deux autres que je ne sors de l’auberge qu’à 07:20. Mais mission accomplie: mon voisin suédois me félicitera 35 km plus tard en atteignant Olveiroa, il a été surpris de découvrir mon lit vide a son réveil.   J’ai ensuite pris un déjeuner dans un bar de Negreira et filai dans le jour naissant à 8:00.

   

J’évite de justesse une modification récente avec ascension inutile et choisit de rester 3 km sur la route, à l’ancienne, vu le faible niveau de circulation locale. Mes chevilles n’étaient pas assez chaudes pour affronter cette rallonge acrobatique que mon cerveau reniait.

Mais au village suivant, je réintègre le chemin et ses nombreuses modifs belles et justifiées.

Il fait doux mais très humide, je me protège un peu le visage, plus pour m’isoler que me réchauffer le temps que la brume se dissipe ou s’agglutine.

Cest un jour de marche. Peu de distractions, peu de pèlerins , de longues distances sans villages, sans cafés, même sans habitants… la campagne! Du coup je refais mon passage à Santiago (fatigué) et mon agacement. Fallait-il faire semblant d’être illuminé, rester un jour de plus pour se ruiner les genoux sur l’autel dr la misericorde?… Non, sûr! J’ai géré l’urgence et j’ai bien fait. Et puis franchement, c’est guignol ici. Ils vendent même le dvd de la messe, pour ceux qu’ont pas tout compris. 

   Pourtant, j’aime bien l’église, pour tout ce qu’elle m’a appris de bien et de respectable, mais là avec le chaudron magique au dessus de mille illuminés, j’ai peur qu’on me reconnaisse.

Parlez moi de pousser la porte d’une chapelle déserte dans un village reculé, d’y trouver ce calme et cette tiédeur qui force la contemplation, le travail des hommes qui ont bâti ces voûtes avant que faire le toit de leur maison, le silence, le respect drs présents, ça oui ey on l’a pres de chez soi. Mais le grand barnum avec bénédiction globale, amen?  Non, je suis plus à ma place sur la route aux couleurs de l’automne et au brouillard enveloppant.

  Je marche 2 h et un panneau indique une  variante moins abrupte. Je l’emprunte, belle et neuve.  J’y rattrape une jeune allemande avec laquelle je m’entretiendrai en anglais, 2h encore ,en progressant d’un même pas rapide. 

  Mais la fin me tenaille et vers 12h environ, à Santa Mariña, je la laisserai Elisabeth à son sandwich pour rentrer dans le premier cafe-auberge depuis 20 km.

   On m’y servit,après palabres pour un plat chaud, une soupe de légumes absolument délectable avec un verre de vin rouge, tandis que les mangeurs de soupe alentour me regardaient d’un air envieux en mordillant dans des boccadillos.  Faut savoir ce qu’on veut et se donner les moyens de l’avoir! (proverbe Otoman).

Retour sur le chemin, on n’est pas là que pour rigoler, et c’est là que les remaniements agricoles nous provoqueront de longs détours eprpuvants sur cette zone très vallonnée, euphémisme ppur dire que ça grimpe à vous couper les pattes.


Cest là aussi que je remonterai un temps le moral en berne de Therence dont les pieds réclamaient leur indépendance.

        Plutôt éprouvé moi-même (35 km, 700m de côtes), je m’arrête à la première auberge rencontrée dans Olveiroa, une grosse usine à coucher les pèlerins, mais j’hésite à chercher plus longtemps (12€ la nuit)

 et je ne lave que slip et chaussettes car il est 15:30 et le soleil est pâle pour le séchage… 

en haut cette fois!

et la photo du relief de demain: intéressant la descente, non?

    Et au bout…. le bout!   

 L’océan. La fin du monde solide, la fin d’un monde

2 réflexions sur “j28. Negreira – Olveiroa.  35 km en 8h30.”

  1. La suite logique serait La conquête de l’ouest…. qui pour le coup serait plus thématique que ta chapelle « usine à amen » : La ruée vers l’or.
    Ça devait être ça. Ce qui n’ont rien trouvé au bout du chemin ont continué. Ont dessiné un autre chemin….

  2. Oui, « the golden rush », j’ai un livre, pas ouvert, avec ce titre. C’est que ‘la crise’ comme ils disent a commencées là non? Comment faire fortune rapidement en décimant au passage les indiens, propriétaires légitimes. Non je refuse un pèlerinage vers l’empire du capital. Les saints sont plus respectables au fond.

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