j11.  Hornillos del Camino – Castrojeriz. 21 km, 4:30

Voilà, je sais! 

Maintenant, j’en suis sûr, mon chemin est commencé. Depuis Burgos en fait.

La premiere partie, Pamplona hasta Burgos, était une semaine d’adaptation, de douleurs. C’est lrle temps qu’il me fallait pour perdre ces angoisses, ces contraintes, ces questions qui empêchent d’avancer et qui brouillent la vision du moment présent. Mon corps ne s’y trompait pas et il m’en reste des séquelles. Mais maintenant je sais.

Aujourd’hui, j’ai réalisé que j’étais sur la ‘meseta’, cette zone désertique, aride et brûlée par le soleil contre laquelle les blogueurs du net vous mettent en garde: Pas d’ombre, pas d’eau, et des heures de marche éprouvante en plein soleil.

Et j’y suis, depuis hier au moins, depuis que je me sens bien! Ces plateaux immenses, ces couleurs ocres à cette saison, ce chemin dont on ne voit pas la fin sont pour moi un espace de paix, de beauté brute et de repos de l’esprit.

  Hier déjà, mes douleurs encore insupportables à Burgos se sont fondues au cours de la marche, malgré la longue ascension. Et ce matin, malgré mon appréhension résiduelle, ma cheville s’est faite oublier, imitant en cela l’ampoule toujours latente de mon pied gauche.

Et dès que la lumiere du soleil a envahi le plateau après l’ascension depuis Hornillos, mon pas s’est délié et le calme du chemin m’a envahi. 

Je venais à nouveau d’entrer dans bain de sérénité. Plus d’inquiétude, plus de doute, seulement le plaisir sourd du pas sur son chemin.

  • Ce matin, j’étais sorti du calme de la nuit à 06:25. La chambrée dormait encore, consciente peut-être que levé tôt ou bien tard, chacun arrive au même endroit, à son heure. Je pliai rapidement mon sac en soie, la couverture prévue n’a pas été necessaire, et mon petit bazar repandu sur le lit pyis descendais profiter du petit-déjeuner. Pas de jus d’orange? qu’importe, je double le café au lait.  Il faut dire que hier soir, en demandant à Google comment prévenir la tendinite achiléenne, il m’avait inquiété sur ses risques de permanence ad vitam. Conseils:Repos immédiat, pas trop de viande, beaucoup de légumes et beaucoup d’eau.  

Honnêtement, je ne pouvais cocher aucune case, il fallait corriger le tir. Repos… plus tard!  Mais je m’arretais tôt et ne prolongeais pas les étapes.

Viande: Aïe! je pensais le contraire.   Légumes: assez peu present dans les menus peregrinos. A voir.    Eau? Là je peux beaucoup car ‘no se por que’ je bois peu. J’ai dû etre un chameau dans une vie précédente et je fais avec ce que j’ai dans le  corps quelque soit l’effort!   Donc, double ration de ‘cafe con leche’, facile. Et je double les toast aussi, on va doubler les 900 m ce matin me semble-t-il.

Je remonte finir de ranger mon sac, la chambre est déserte maintenant, et je démarre apres un temps raisonnable dans les sanitaires ( on est des pèlerins pas des cochons).

       Je reviens au passage sur le terme ‘pèlerin’ que j’affectionne: Il n’est plus ce chrétien démunis en quête xe rédemption, mais un voyageur suffisamment fortuné en quête d’absolu. Les temps changent, les raisons d’endurer la ‘souffrance’ aussi!

   Donc à 7:30, devant la moderne auberge, j’allume mon gps.    Enfin j’essaie car l’ayant laissé en marche toute la nuit, il refuse toute émission lumineuse qui eut pu flatter mon regard. Yant pis, je pars sans lui, les fleched jaunes et les  coquilles sauront m’emmener au bout de l’étape. 

 

   J’ai mis plus de 2h avant de me souvenir que transportais depuis 10 jours une batterie de secours pour ce cas là… Vous avez dit Alsa..? Alzhei..? de quoi parlait-on déjà?

   Ah oui, le chemin !   Zen donc aujourd’hui, température 13 au départ et 23 dans la journée mais le vent soutenu, la-haut, agitait les éoliennes (900 m) et je gardais ma veste et la chèche .

  Apres 10 km de cheminement euphorique, le bord du plateau nous dévoile en contrebas le village de Hontanas.

C’est le seul  village avant Castrojeriz et donc le premier havre de repos pour pèlerins en mal de calories. 09:30, je souscris à l’aubaine comme tant d’autres, et retrouve donc ceux partis avant: c’est la dure loi du chemin! Le ravitaillement. 

Liquide et légumes: « je lutte, docteur! ».

Mais c’est aussi un moment de plaisir et de rencontres, comme ces deux bretons de Rennes qui m’ont confirmé que c’était bien la ‘meseta’ qu’on traversait.

On traverse ensuite le village,  je m’incline à son église 

et à la sortie , un panneau nous rappelle que le chemin ne s’arrête pas encore.

   La suite ne nous ramene pas de suite sur le plateau. Ce sera pour demain.

Maintenant c’est un chemin plus étroit, accidenté et tortueux comme ceux qu’on a vu après le départ du Puy.

un de ces chemins qui vois tordent les chevilles, qu’il faut observer pour garder son rythme et son équilibre. C’est là que jai réalisé que je pouvais brancher mon inutile gps sur ma batterie, ce que je fis dans m’arrêter et, bravo!, sans tomber. La vrai raison rst l’enregistrement de la trace actualisée cette année pour la mettre à la disposition de futurs marcheurs. Il faut savoir rendre les services qu’on a appréciés un jour.  Je devrai juste reconstituer sur l’ordi les kms manquants. Boulot d’hiver.

Ce joli chemin s’achève, comme toutes les bonnes choses. Pour nous, et jusqu’à Castrojeriz, ce sera la route, peu passante, qui permettra au rythme de s’envoler au delà des 5 kmh…   du moins pour 4 marcheurs dont je suis et qui avancent ensemble, sans que la distance qui les sépare ne varie.     Pas la même longueur de pas, pas la même fréquence du mouvement et pourtant le même rythme. Enivrant!  Une heure ainsi, sur le macadam uniforme, 4 pèlerins, comme reliés par un  câble progressent à une allure inutilement rapide justr parceque c’est la leur, celle pu leur organisme est à l’étale, ni poussé ni freiné, juste ‘idle » comme on disait dans mes cours.   Plus tard, quand chacun brisera pour des raisons différentes, je verrai un jeune homme devant, suivi d’une asiatique  un peu plus âgée et dun quinquagénaire. Et moi enfin à observer la scène. Aucun (e) ne s’est jamais retourné, profitant sans doute,comme moi,d’une heure de grâce.

Pourquoi je vous raconte ça? Un moment qu’on vit et qu’on ne dit pas?  Moi je l’ai trouvé beau ce moment là, cette connivence inconsciente entre quatre inconnus qui font la même chose, au même moment sans le chercher… Une harmonie gratuite. De la musique!

      On est arrivés aux ruines cayares de san Anton. .

Le jeune s’est arrêté pour acheter un bâton à un commerce ambulant, le rythme s’est brisé, les suivants ont ralentis devant les monuments et je me suis dirigé vers l’echope de « el Cataro » afin d’y utiliser ses ‘Aseos’ et lui prendre un jus d’orange pour remercier mon talon.

     Les derniers 2 km sont une tranquille descente vers Castrojeriz, billage historique romain joliment réhabilité grace à la manne des pèlerins modernes.

       J’y entre 5 midi et me pose dans un restaurant calme pour y avaler un plat de pâtes avant de chercher ‘Ultreia’ l’auberge que j’ai envisagée pour y dormir.

         Plus tard , apres une soirée inoubliable chez ces hospitaliers qui portent bien leur nom, le vin et le réseau wifi faiblard ont eu raison de ma vigilance et je me suis assoupi sur les pages noircies de ce récit.

Pourtant, voila une auberge qu’il faut visiter grâce à Google maps et si , cheminant, vous traversez le village, arretez vous là pour u vivre un  rai moment d’échange et de surprises.

Mais en route, le plateau nous attend.

2 réflexions sur “j11.  Hornillos del Camino – Castrojeriz. 21 km, 4:30”

  1. Je vois que tu avances bien, c’est plaisant à lire et à vivre par procuration.
    Je connais bien ce lien invisible qui relie les marcheurs entre eux, pas de mots, pas de maux, juste le rythme qui nous attache les uns aux autres, un temps…
    A très vite

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