De Uterga à Larrasoaña
07:00 à 16:00= 9:00
Km 679 à 713 soit: 34 km
d’abord il faut que je vous dise: mon FAI me dit que je consomme beaucoup de données et que je vais atteindre ma limite contractuelle… va falloir que je me calme sur les photos: Ils ser peut même que vous soyez obligés de venir voir vous-même!
» C’est vous qui voyez! »
Pas un bruit dans la chambre. Ce sont mes biorythmes qui me réveillent. je regarde mon téléphone, Il est 6h33
Petit affolement passager. Personne ne bouge dans la chambre, y aurait-il eu un changement d’horaire? quel jour sommes-nous?
Je vais aux toilettes, idem. Ils dorment! Il me semble que le petit-déjeuner était prévu à 7h. J’ai le temps de me préparer pour y être.
07:00 Je descends, mon sac sur l’épaule, je change mes sandales contre mes chaussures… Le bat reste sombre, je suis le seul survivant.
Intrigué, j’opte pour le départ anticipé, estomac vide mais c’est un détail à cette heure. Et j’allume ma frontale.
Je réfléchis en avançant dans le halo de ma lampe et finalement, je présume que le petit déjeuner devait être plutôt à 07:30, c’e que j’aurais mal compris puisque, m’obligeant à faire les inscriptions en espagnol, jai pu mal comprendre l’horaire. Mais vraiment ce voyage c’est le monde à l’envers. Plus j’avance et plus ils dorment? Non, c’est le contraire d’ordinaire. J’avais juste une chambre de dormeurs.
Et je reprend mon ascension car ce que je n’ai pas bien anticipé, c’est que la montagne vue hier, jamais la monter ce matin, ça change beaucoup le planning.
07:55 Les yeux rivés au sol, à négocier chaque pas de ce versant abrupte et caillouteux, je ne vois pas arriver un pèlerin venu d’en haut, du ciel sans doute: un italien, Vincenzo, qui m’offre une occasion de répit dans la côte à deviser joyeusement dans son italien croisé d’anglais. Puis, avant de me saluer, il me dit qu’il est diacre, et en l’honneur du premier pèlerin qu’il croise ce matin, me remet une Médaille de la Madone.
Je reprends ma lente ascension, ne connaissant pas d’autre moyen d’arriver en haut!
Et finalement, à 08:07, j’y arrive. 1h de grimpette, soit 2km estomac vide, je m’octroie une barre de céréales.
On n’est pas malheureux!
Et la haut, il y a collision de civilisation: un cercle de dolmens au pied des éoliennes (je vous avais dit que c’était haut!)
Puis la fameuse procession de pèlerins métalliques luttant contre le vent:
Et juste derrière, la descente sur l’autre versant, vers Zarikiegi où, je m’accorde, mais un peu tard, le petit déjeuner dont j’avais besoin pour l’effort de ce matin.
08:45 -09:00 Zarikiegi Albergue, desayuno sans beurre…
10h je viens de croiser un allemand qui fait son chemin par étape, annuellement. Cette année il est parti de Nogaro dans le Gers, pour aller jusqu’à Burgos.
Depuis la montagne, je voyais une ville tout près. Avec la descente, j’y arrive vite.
10:15 Cizur minor, d’abord, puis Cizur major, banlieues de la capitale de Navarre.
Arret sur un banc pour tomber la veste. La ville est là et il n’y a plus de vent. Ke viens de passer sur l’autoroute et le bruit des voitures, ininterrompu d’un seul coup, m’a été assez pénible .
Alpin Quest me dit que la sortie de la ville est à 8 km, cela me prendre 2 heures au moins il faudra que j’en profite pour manger une bonne tortilla avant de me retrouver à l’air libre.
11:00 un grand parc à remplacé l’autoroute à l’entrée de la ville . Il retarde un peu l’immersion dans la cité .
La ville est belle mais à cette heure-ci elle n’est que circulation et je détonne avec mon sac à dos. Il faut dire que je vais au plus court, délaissant les détours que l’on réserve au Pèlerins afin d’éviter de m’attarder dans cette ville que j’ai déjà visitée et où je ne dormirai pas.
11:05, je longe la ciudadella et son parc.. en remerciant ceux qui créent ces poumons verts dans la ville pour conserver les traces du passé,
quand les hommes marchaient encore, généralement pour aller égorger leurs voisins, bien sûr. Autres temps, autres mœurs.,
Midi je sors de chez Fernandez où j’ai mangé une excellente tortilla avec un vrai jus d’orange frais et un café.
Puis je monte jusqu’à la cathédrale car même si je l’ai déjà vue ce serait dommage de l’éviter.
Je confesse un certain goût pour les églises et j’éprouve toujours de la curiosité… pour les cultes qui s’y déroulent.
et je repars vers Zubiri par la porte ancienne.
13:00 je traverse la plaza consistoriale de Villava, qui est la dernière banlieue de la grande ville et je me retrouve de suite sur les chemins.
Et a Arre je régénère mes souvenirs avec la traversée de son pont romain.
Au sortir du pont, c’est une Geisha qui me questionne sur mes banalités du Chemin et l’arrivée à Santiago. Toujours souriants, il est rare que les asiatiques disent plus que ‘buen Camino’, mais celle- ci parlait bien anglais et avait des questions.
Plus loin, sur le chemin, deux autochtones proposaient des fruits et des boissons dans des glacières souples. Je leur pris quelque chose, non par nécessité, mais plutôt pour les aider et les encourager.
Une belle rencontre en arrivant à Iroz, c’est Pedro avec qui j’avais engagé une conversation, à mon niveau puisque en espagnol , et qui m’a proposé 1 café avec ce qu’il avait dans sa camionnette: du café soluble, du lait concentré et du sucre. Son menu de midi, j’imagine. Je l’ai chaudement remercié pour ce quart d’heure d’échange amical.
Puis j’ai traversé l’Arga Ibaia et repris mon chemin vers Zubiri qu’il m’a annoncé à 2 km environ mais que la carte met à plus de 10 km. Il voit ça avec sa voiture sans doute!.. Je reprends le sentier qui surplombe le rio.
Bon, je n’attendrai pas Zubiri aujourd’hui. Je vais m’arrêter à Larrasoana car j’en suis déjà 33 km et c’est la montagne maintenant. Les côtes ont bien fait baisser ma moyenne. D’autre part, je ne veux pas de conflit ouvert avec mes pieds qui sont en ce moment d’une discrétion remarquable. Et puis il est déjà tard pour sécher le linge, surtout que le ciel est couvert. Je me demande s’il ne nous prépare pas une petite pluie pour la nuit.
Je vais jusqu’à l’auberge San Nicolas, et fais la queue derrière 8 pèlerins. Ke ne suis pas sûr de pouvoir dormir ici. Je dois attendre mon tour. Autant de temps perdu si il n’y a plus de place, c’est la dure leçon pour le pèlerin qui ne réserve pas.
Au fait je vous ai pas dit, j’avais déjà dormi ici il y a 2 ans.
Sauvé ! Il en reste encore une après moi, et ils affichent « Full, Completo ». Pas de diner par contre, il faut aller au supermarché voisin, une villa aménagée ou l’on vit du pèlerin mais qui ne le ferait pas?
J’y fais quelques courses et bois une bière, (on ne se refait pas) avant de laver mes chaussettes… (mauvais timing à mon avis, mais aujourd’hui je plane grave).
Petie routine du soir, auxquelles j’ajoute la préparation du dîner. La communauté fait que chacun partage ses surplus, permettant un menu plus équilibré, dans la cuisine commune, avec une mention particulière pour les pâtes sauce tomate et thon du couple italien.
C’est sur cette image que je clos mon propos et mes yeux.
Bonne nuit aux rares mais fidèles lecteurs.
Flûte, j’ai pas réduit sur les photos. Bon demain alors !