2019-Camino de Madrid_23

De Torres del Rio à Estella-Lizarra

Km: 617 à 648 = 31 km

Durée: 07:20 à 15:20 = 8h

Apres un déjeuner complet, je suis d’attaque pour… la descente depuis Torres del Rio.

Départ au petit jour.

09:00 j’atteins Los Arcos.

Je ne m’arrête pas au petit bar déjà rempli de pèlerins. De toute façon mon déjeuner n’est pas si loin. Je traverse le village presque désert. Et au moment de le quitter, un petit garage est ouvert. Je m’approche, curieux, il s’agit d’un espace aménagé avec distributeurs automatiques de boissons chaude et froides, un banc et une table.

09:10 départ de la petite aire de repos de los Arcos où j’ai eu une longue conversation avec le distributeur automatique qui m’a délivré gracieusement un chocolat chaud moyennant 70 centimes.

10:00 je viens de croiser un français et il m’a dit que c’est la deuxième fois cette année qu’il va à Santiago, une fois en juin une fois en septembre. Manifestement cela lui a bien plu: il avait l’air heureux d’être revenu.

Bistrot nature.

La-haut: Villamayor de Monjardin

12:00 à 12:45 arret repas nuggets/ bière/cafe a Villamayor de montjardin au bar Ilaria.

De quoi tenir 10 km

En quittant le village et en regardant à l’horizon, je me dis que je devrais descendre pendant les 5 prochains kilomètres

13:00 tiens, le retour de la vigne, je suis pourtant en Navarre maintenant.

Lavoir.

13:00 Flûte je suis déjà en bas c’est descendu trop vite j’arrive à Azqueta… ça descend toujours.

5mn avec une dame de 82 ans, de la Loire. Heurs et malheurs du chemin, durée des étapes et usage des bâtons… on se souhaite un ‘bon chemin’ et… flûte voilà que ca remonte sévère. Sûr, cette grosse descente ça ne pouvait pas durer il faut de la mesure en tout.

Un grand troupeau de moutons. Si j’étais l’un d’entre eux, je crois que je serais le noir au milieu.

13:45 Et d’un seul coup, la forêt

Assez peu étendue en fait. J’ai bien fait de profiter de son couvert pour mettre à jour l’ensemble des surplus hydrogénés que je transportais derrière ma ceinture ventrale. Ce sont des traces aussi, bien sûr, mais éphémères et nullement nuisibles. Depuis le temps qu’on en produit, ca se saurait.

Excusez cette courte intrusion en mon intimité, mais on a promis qu’on se dit tout, je tiens!

… 14:30 courte halte sur un banc accueillant au monastère de Sanra Maria la real de Irache.

Et 14:37 la fameuse fontaine à vin est en fonction à cette heure ci.

Il y a 2 ans, le matin, l’abondance des pèlerins avait dû la vider.

Je me sers un verre du breuvage et un pèlerin asiatique de passage accepte d’immortaliser l’instant. La fontaine à vin de Ayegui, en Navarre, n’est pas une légende.

Ayegui, que je traverse ensuite allègrement, encouragé par la boisson revigorante à laquelle j’ai pris soin d’ajouter un peu d’eau pour ne pas finir dans un fossé.

Ayeda est collée à Estella, disons que c’est sa banlieue. Comme c’est le but que je me suis fixé aujourd’hui, autour de 30km, je commence à chercher les hébergements possibles.

15:30 à force d’avancer dans Estella, je finis par passer devant une auberge pour pèlerins (96 lits) qui m’acceuille.

Mon problème de couchage étant réglé, je m’installe et prépare mes quelques obligations.

Hélas, je réalise vite que la wifi proposée ne va pas beaucoup me servir, 3 echecs pour une image, va falloir de la patience… en attendant, je lave, puis je me lave…

L’état de pèlerin implique un peu de minimalisme et de constance pour s’acquitter des quelques tâches qui permettent de continuer son chemin sereinement.

Ceci avant d’aller visiter les lieux traversés, et pour maintenir un budget raisonnable sur la durée (déjà 3 semaines).

Le lit de ce soir m’a coûté 6€, je ne peux décemment pas mettre la même somme dans des machines à laver, sans nécessité, pour 2 chaussettes, une culotte et un Tshirt… Ce serait une insulte au pèlerinage lui- même.

Cependant, quand je suis allé faire ma lessive, les machines tournaient… lavage et séchage… on n’est pas prêts de sauver le monde!

Donc, après mes petits devoirs, je pars en ville, pour savoir où je pourrai, ce soir, manger à une heure et un tarif raisonnable ( voir raisons plus haut…).

Et en me déplaçant vers la plaza Mayor, je reconnu soudain l’endroit où j’avais mangé (assez mal d’ailleurs), il y a 2 ans.

J’avais donc déjà dormi ici et ne l’avais pas réalisé encore.

(Ma mémoire n’excède pas deux minutes. J’étais poisson dans ma vie immédiatement antérieure ).

Il y avait à l’époque une fête locale qui est passée, vu le calendrier de ce voyage-ci.

Je m’assois donc à une terrasse, où je reconnais d’autres pèlerins, à leurs chaussures ou plutôt à leurs tongs, les bottes étant remisées après l’étape.

Beaucoup de monde sur la Plaza Mayor, des enfants qui jouent au ballon, des adultes qui discutent c’est un lieu de rencontre habituel pour la population.

Même si Estella est assez grande, elle reste un gros bourg dont le Chemin doit garantir la prospérité.

18:00, J’y bois une bière quand les retraités du coin y viennent pour un café, tant ils sont encore loin de leur repas. On est bien en Espagne!

En repartant vers l’albergue, je m’arrête au resto Mundo qui se spécialise dans les repas tôt pour pèlerins. J’y retrouve un équipe multinationale où tout s’échange en anglais. Ce n’est pas avec eux que jaurai travaillé mon espagnol!

En rentant, 19:30, l’albergue est affichée pleine.

Après avoir récupéré mon linge sec, passé un moment de complicité avec mes pieds, et préparé mon départ de demain, (on ne s’étale pas dans une chambre de 24 personnes), je commence à batailler avec la wifi…

Pendant que dehors passe le héraut qui sonne le couvre feu!

Bonne nuit, braves gens!

3 réflexions sur “2019-Camino de Madrid_23”

  1. On pourrait penser que les jours se suivent et se ressemblent, et bien pas du tout !
    Il y a toujours une petite surprise, une petite pépite dans tes récits qui font qu’on y revient encore et encore…avec délectation…
    Dis, j’espère que tu ne vas pas t’arrêter de sitôt ?
    A demain, buon camino…
    Marie

    • Non Marie, tu as raison, les jours ne se ressemblent pas malgré l’impression que vous pouvez en avoir. Mes quelques minutes de ce récit, les images qui les illustrent ne sont qu’un pâle reflet des longueurs que j’y passe. Bien sûr, je vous cite quelques anecdotes mais ce ne sont que des moments dérisoires à côté des longue heures de marche, des changements de paysage, des images dans les yeux et des dizaines de rencontres fugitives,certes, mais amicales et joyeuses.
      Comme je l’avais dit, une année précédente, le Chemin, on ne peut bien en parler qu’avec ceux qui l’ont fait.
      C’est une histoire au ralenti qui impose de la lire avec ses pieds.
      Et si je la relate au quotidien, malgré le souci que cela me pose parfois, c’est que je garde l’espoir de donner à d’autres l’envie de vivre ce chemin à leur tour, quand leur vie leur en donnera le temps.
      Car parcourir, seul, à pied, quelques 800 kms, en portant, soi-même, le strict nécessaire à ses besoins, est une expérience d’introspection et de recul sur soi difficilement reproductible autrement.
      Éprouver ses limites et sa résilience sont également bénéfiques, pour savoir où l’on en est par rapport à l’idée qu’on s’en fait.
      Sans parler de la multiplicité des peuples fréquentés qui nous rappelle quotidiennement qu’on est qu’une infime partie d’un tout.
      Et quand on revient, il reste au moins une chose évidente: on a parcouru cette énorme distance.
      Nul ne peut plus te l’enlever: Tu l’as fait!
      Ce que tu en retires est immergé en toi, mais le voyage reste là, comme le sommet de l’iceberg, visible de l’extérieur.
      Et dans ce parcours, tu n’auras jamais trouvé que les jours se ressemblaient. Ils s’ajoutaient, les uns aux autres, simplement.
      Merci de me lire encore, mais oui je vais m’arrêter, un jour. Pas de marcher, mais de le raconter, pour pouvoir encore mieux en profiter.
      Je t’embrasse.

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