Reste 140 km, parcouru: 572
Pour info et pour les puristes: Je n’arrête pas le gps entre départ et arrivée, donc les temps de repos sont inclus dans la durée.
les chiffres du jour:
j’ose plus vous parler du dénivelé, celui d’aujourd’hui paraît démesuré. Et c’est parcequ’il l’est!
Et aussi parceque jai continué le chemin quand les guides disaient de s’arrêter pour l’étape. Normalement, on faisait 12 km:
difficile ascension jusqu’a Ceirbero , puis repas, boutiques en même temps que les touristes qui arrivent au sommet en car pour acheter les souvenir du Camino et apres: sieste.
mais moi, Cerbeiro, j’y étais a 11:00 !
J’ai pas couru, j’étais parti à 8:30 de chez Carlos et son congélateur.
- Mais jai pas glandé en route ni bu des cafés à chaque refuge pour expliquer aux autres comment c’est dur aujourd’hui.
- Alors la-haut, quand jai vu la route, les voitures et les autocars…
vous me connaissez: jai demandé la sortie au gps et ‘vamos’, j’entame la descente qui était une montée car le petit piège à touristes n’est pas vraiment le point haut.
Et du coup j’ai embrayé sur la nouvelle ascension ( celle de demain pour ceux qui suivent)
et comme elle était vraiment plus dure que la deuxième, je suis arrivé la-haut à 13:00, ratatiné.
Pour de bon ! mais là: route et Albergue remplie de marcheurs qui demandaient un lit.
Moi jai surtout vu qu’on pouvait manger car à part une banane et des fruits secs, j’étais vide depuis le ‘desayuno’ de Carlos.
Donc, ‘meat and potatoes’ me paraissant reconstituant, je commande et m’attable. Une bière pour faire descendre et c’est tout, y’a trop de monde pour moi, me faut de l’air. Et Philippe de Brest avec qui jai marché un peu ce matin n’est pas réapparu, (je l’ai abandonné au bar précédent sous le réel prétexte qu’il ne propose pas de plat chaud, hormis tortillas).
Donc je remet mon sac avec plaisir car jai constaté que chaque fois que je souffre le matin, et après un repas consistant, je fais un chemin très confortable l’après midi, sans les douleurs du matin.
Comme j’avais noté une nouvelle douleur au talon droit, pour remplacer les autres qui se sont lassées, j’étais attentif au départ et bravo! j’avais raison: mes pieds ricanent dans la descente.
Parceque ça redescend maintenant!. On peut pas monter éternellement. Je dis <bon, 5 km et j’arrête>. Finalement, la descente, le chemin, le soleil, le plaisir de la marche, les <buen Camino!> et la fatigue me font continuer. Oubliés les angoisses du matin, les montées sans fin et les cailloux du chemin, je pourrais descendre encore des heures… et puisque tout en bas il y a la ville de Triacastela, j’y prendrai le liquide qui commence à me manquer (on paie tout en liquide, le pays est en crise, comme nous, sauf que eux ils le savent).
Et puis, en me faisant cette réflexion, je réalise que j’ai marché deux pages du ‘programme standard’ donc que les auberges seront remplies, en bien et en mal, mais pas en zenitude, pour sûr. Et puis il me faut du temps pour rattraper ce blog sur lequel j’ai tendance à m’endormir après souper, donc , une heure environ avant Triacastela, un village minuscule propose une auberge: Fillobal. <Tiene una cama para me por favor?.. Si! Muy bien! La tomo.> (excuse moi, Manuel, je fais avec ce que j’ai. L’année prochaine, j’améliore!)
Mais elle a compris et je paye, je douche, je lave, j’étends et je commande une ‘cagna grande’ pour écrire mon blog avant la ‘cena’. Vraiment la vie est simple, ici et maintenant!
Cest parceque le Chemin la dépoussière de tout le superflu. Un entracte dans la vrai vie, mais un entracte apaisant et sans vernis.
Amen. Tiens, j’ai pas mis les photos. En voilà.
2 jours en 1, si aujourd’hui est aussi demain. Sommes nous hier ?
La physique quantique nous dis que le temps n’est pas un paramètre linéaire et que tu sembles avoir hérité du langage abscon de ton père.