5 sept 2023 de Outeiro à Santiago!
6:20, je me lève mais comme il y a 3 jeunes filles à l’autre bout du dortoir, je ne veux pas les réveiller. 07:10, Départ. Il fait nuit noire. Je pars, à jeun et à la frontale.
Le chemin est bon, sans grand dénivelé, je n’ai eu, avant le macadam, qu’à éviter les flaques dues à l’abondance pluie de cette nuit.
J’ai réalisé, en voyant augmenter l’habitat, qu’on approchait de la ville. Mais, de ville, je n’en attendait guère que Santiago et je réalise que c’est ce qui arrive!!!
Je dezoome mon gps et il me confirme que, si le bout du chemin existait, ce serait le cas.
Heureusement je sais qu’on n’a de chemin que celui qu’on se fait, donc j’ignore le signe et regarde grandir l’agglomération.
Enfin, vers 9:00, le premier bar apparaît et je fais une halte de 20mn pour petit-déjeuner avant que mon estomac ne réalise que je le leurre avec de l’eau depuis 2h.
Les derniers soupçons de campagne disparaissent les uns après les autres, jusqu’à que ce que les trottoirs remplacent le chemin.
C’est drôle de se retrouver dans une si grande ville après 15 jours de nature… j’avais perdu ma notion du temps, il me semblait toujours que je venais de partir. La perte de reperes temporels est flagrante dans ce mode de voyage a pied.
Toute la journée on marche, on marche. Ça devient la respiration, un automatisme en dehors du temps. Le cerveau vagabonde sans contraintes et les pieds avancent, les kilomètres défilent, sans importance, presque sans efforts.
J’ai remarqué, quand il y avait une côte que je me disait: 《en haut je m’arrête!》et c’est tout. Où que soit le haut, j’attendais qu’il arrive sans plus m’en préoccuper.
Et c’est comme ça que je me retrouve à Compostelle!
J’aime bien les chemins vers Compostelle pour ça: Le temps s’y passe sans exister. On ne perd pas son temps, il n’y en a plus.
Je viens de parcourir la moitié de l’Espagne sans ressentir vraiment une fatigue correspondante ni réaliser que je suis sur ce chemin depuis deux semaines. Une parenthèse, une bulle qui n’a de poids que pour ceux qui me regardent depuis l’autre bout de la lorgnette.
Alors, je reprends le rythme:
Mais ceux qui m’ont suivi jusqu’à ce neuvième camino savent peut être que je n’aime guère les villes quand je chemine, aussi, fût-elle Santiago, je cherche déjà le moyen pour en sortir avec, si possible, un espoir de rêve en chemin…
Bonne nuit.
Bonjour Patrice
Une nouvelle aventure se termine … prémices d’une suivante certainement. J’ai apprécié la façon dont tu as contré la loi de Murphy en prenant le taxi pour éviter des aléas pédestres. Bon retour
Didier