En vous entendant dire s c’est une petite journée, je vous rappelle juste que je traîne ma coquille sur un sac de 10kg et que Cirueña est à 750m d’altitude sur la Rioja Alta qui porte bien son nom surtout quand on y va à pieds.
Ce matin, après une nuit reposante a l’Albergue San Saturnino, il fallait sortir pour déjeuner au bar ‘buen Camino’. Dans ce contexte, et une douce musique zen emplissant les lieux à 6h je suis parti, comme presque tous, a 6h30 pour l’ouverture du bar.
2,50 € plus tard et l’estomac gonflé d’un café con leche y tostada j’ai pris mon chemin dans le jour à peine naissant.
on traverse apparemment une partie tourmentée de l’Espagne car c’est une succession de montees et descentes qui se succèdent depuis peu et en particulier aujourd’hui: entre 490 et 750m, couverts des vignobles de la Rioja.
avec des rivieres en bas
et des croix en haut.
dans un paysage assez uniforme et sans surprises sur lequel je ne saurais donc rien vous raconter.
- Si je fais abstraction de l’ennui du décor et de la lassitude générée par les longues et lentes montées, cette journée a été assez bonne: Mes pieds m’ont accordé une paix inespérée. J’ai pris la précaution cependant de changer toute les 2 heures le petit morceau d’urgopore’ qui isole l’ampoule potentielle de la chaussette après nettoyage à la lingette alcoolisée . (8 minutes!) Plus de gêne, plus de douleur. Seulement des centaines de pas au rythme aussi rapide que le terrain le permettait.
Peu de pèlerins sur ce chemin aujourd’hui. En quittant hier l’étape traditionnelle des guides j’ai l’impression d’avoir changé bien plus.
Comme j’espérais inconsciemment rattraper ce retard, j’ai donc marché assez vite. Mais les km et la pente étant ce qu’elle était, c’est quand même très fatigué que j’ai atteint Cirueña après 25 km. 6 de plus jusqu’à « Santa Domingo de la Cazada » et je retrouvais les pages du guide mais je n’avais rien mangé depuis le croissant de Nájera et la digestion ne m’aurait pas laissé repartir dans les ‘montagnes russes’ et arriver tard à la fin de la page: les villages ici sont très peu peuplés (131 à cirueña) et les auberges sont plus rares moins grandes, moins cossues. Arrivé plus tard, c’est parfois chercher une place plus loin (les premières sur le chemin se remplissent vite) et souvent dormir sur les lits délaissés par les premiers. Bref, j’arrive aujourd’hui le premier à l’Albergue « Virgen de guadalalupe » (nom donné à la Vierge Marie lors de son apparition à un indigène du Mexique en 1531)
et après les formalités je file au bar local (et unique) pour y prendre un sandwich et une bière.Il est deja 14h. Au retour, ablutions et je m’endort sur mon blog pendant que se remplit l’auberge.
j’ai pris les options diner et petit-dej. ce qui, avec la nuit, coûte 20€! afin de ne pas ressortir, et à 18:30 le tenancier appelle ceux qui mangent et nous sert dans une assiette en bois (auge?) une soupe multilégumes-saucisse et je ne sais quoi dont il fait comprendre, aux participants qui ne parlent pas espagnol, que c’est bon pour l’energie. 
Arrosé de vin rouge et additionné d’un yaourt à la confiture, je reconnais être rassasié, voire gonflé et j’ai peur que les haricots du plat ne bercent les 5 pèlerins de notre chambre.
- demain, il y aura beaucoup plus de villages sur le chemin mais on reste en altitude. Je sais, puisqu’il respecte le guide, que Jim n’a plus que 5 km d’avance, et il n’est pas exclus que je le retrouve. Mais c’est aussi grâce à ma solitude que j’ai pu soutenir ce rythme. Et puis il reste du chemin jusqu’à Santiago…
