2020-Piemont-23

Après le retour de Oloron, premier bilan.

Je profite de cette interruption de mon pelerinage sur la voie des Piémonts pour vous en conter le bilan intermédiaire et mes conclusions provisoires.

Dabord, mon retour après la rapide décision que continuer n’était pas une solution jouissive alors que ma motivation est de prendre du plaisir au cheminement.

Le plus difficile dans la vie, c’est la prise se décision. Après, il n’y a plus qu’à faire, suivre la procédure…. Les doutes c’est pour avant la décision , ensuite c’est le temps de l’action, bien plus facile à gérer intellectuellement… Enfin, chez moi cest comme ça.

Et pour les doutes, je vous en ai entretenu lundi : douleur, météo, dénivelé d’un côté et chemin à finir de l’autre. Pas d’impératif autre que celui du plaisir à être sur le chemin.

Donc: report! Sans remords.

Apres le petit petit-déjeuner , Nathalie, notre hotesse nous ramènent à Hôpital St Blaise et me dépose au bord de la D938.

Là , je prends un air misérable et je lève le pouce une vingtaine de minutes. A cette heure, le petit peuple est en retard vers son emploi et n’a pas 5 minutes à accorder à un randonneur en détresse, fut-il décoré d’une coquille st Jacques. Il y a un temps pour la miséricorde et je n’étais pas dans le créneau. Cependant, contre toute attente, un jeune médecin , en retard lui même , m’a chargé et déposé à l’entrée de Oloron.

J’ai remercié silencieusement Hypocrate et ses serments. Du coup, je lui ai demandé son avis et il m’a confirmé ✊🤝💪que j’avais pris le bon! 🎯 Repos.

Je trouve la gare. (Ouah! facile!) Ouverte et avec un guichetier disponible!!! ( hein?)

Aussi rapide qu’internet !

Un petit crème, un sandwich, 6 heures et trois trains plus tard, je suis à Montpellier.. Je peaufine avec un tram et un bus et je prends la bière sur mon canapé. Vive le monde moderne🤩🤩🤩

Mais bon, ce n’est pas pour ça que je revenais vous voir, mais pour faire ce que je devais toujours faire et que je n’avais jamais fait… (verbe faire, 3eme groupe) :

Le contenu de mon sac! Alors puisque c’est dur de revenir sans transition et de se remettre dans ses pantoufles d’avant le Chemin, j’en profite pour faire semblant de m’occuper alors que je continue seulement à caresser mon rêve.

Donc voici, étalé sur la table, ce qui m’a occasionné ces fichues douleurs dans les épaules:

Tout cela tassé dans un sac ‘Vertical’ de 40 litres et 985 grammes ! Au delà de ce volume, on a tendance à remplir plus et je ne peux plus le porter pendant 5 à 8h.

Sur la face arriere, on y voit la casquette saharienne contre les agressions du soleil, voire de la pluie fine. Je la range de facon à pouvoir facilement l’attraper en marchant. Une petite gourde alu, facile à remplir et pour ne pas rester sans eau en attendant le prochain robinet quand la poche intérieure, que je remplis à 1litre seulement (1kg), se trouve être vide.

Les deux bâtons de marche ne sont rangés là que pour le train: Ils sont déployés tout le temps du pèlerinage, ce qui m’occasionne de fréquents retours au gîte , le matin, pour les avoir oubliés dans l’émotion des adieux et la recherche du chemin. Je les ai acquis cette année, suivant les conseils de Jean, devant mes ralentissements évidents lorsque la pente du chemin augmente. Je ne suis donc pas ‘montagnard’, j’aime la marche, rapide, dans nos campagnes et je rechigne quand je lève trop la tête pour voir l’horizon.

Mais je reconnais le bienfait de ces bâtons de marche dans les côtes, et la sécurité qu’ils procurent dans la descente prononcée. Sans compter qu’ils sont une défense (piètre?) en présence de chiens agressifs, ce dont mon sac de couchage porte encore les marques. Ledit sac, roulé avec le Bivvy Ferrino est fixé en bas, dans un sac étanche (orange) contre lequel j’attache mes sandales, elles-même dans une enveloppe étanche. C’est souvent la première chose qu’on utilise dans un gîte où les chaussures boueuses sont rarement admises dans les locaux et doivent être remisées pour la nuit.

l’autre face:

Sur la face avant, les bretelles et leur lot de choses aiséments saisissables en marche: la pipette pour la poche à eau, la lampe (led blanche) pour les départs trop matinaux et facilement décrochable pour les déplacements nocturnes dans les gîtes ( led rouge).

Le sifflet (doré), précaution indispensable pour tout randonneur. Un petit émetteur ultra-sons (15gr) trouvé à ‘Nature et découvertes’ pour éloigner les tiques, ma hantise, mais dont j’ignore l’efficacité. Les poches hautes et basses (4) que j’ai tendance à remplir de diverses barres de céréales plus ou moins énergiques mais faciles à consommer durant le périple.

Dans la poche supérieure, plus spacieuse et également accessible sans poser le sac, des lunettes de soleil, du PQ (bah oui, quoi!), et l’éventuel sandwich pour les jours d’opulence, ou quelque fruit, ultime délice au moment du petit creux.

Enfin, la coquille St Jacques, qui facilite tellement les rapports avec les gens rencontrés, rappelle que vous êtes sur un chemin au long cours et non juste un promeneur et, souvent, provoque naturellement des conversations empreintes de respect pour votre démarche physique et (supposée) spirituelle.

Esuite, indissociable de mes voyages, il y a la ‘Banane’ dans laquelle je stocke toutes les choses que je veux avoir sous la main dont surtout, la liste des gîtes où une halte sera possible dans les chemins sur lesquels je m’engage.

S’y trouve aussi mon fidèle couteau Deejo, une merveille de 47gr!

Une batterie de secours de 10000 mA, soit trois charges de mon téléphone et donc trop lourde, que je remplacerai par une plus modeste car il est rare que j’ai besoin de plus d’une charge par jour et qu’on est pas dans le désert.

Mon casque Bluetooth qui me permet, quand le chemin est monotone, d’écouter ma playlist et de marcher au rythme des CCR ou Cabrel (etc…) suivant l’humeur.

Un petit carnet et un minuscule crayon de papier pour ne pas oublier qui a accepté de m’accueillir le soir. ( jai une confiance limitée en ma mémoire de poisson)

Accessoirement, j’y accroche une perche à selfie, pour vous faire des photos de moi, sinon vous n’auriez que des églises, des fleurs et des papillons… de l’instant présent, quoi!

Et bien sûr, la crédentiale, passeport du Pèlerin, à faire tamponner à la halte du soir. Elle donne acces aux hébergements catholiques, aux donativos et chaque fois qu’un tarif réduit est prévu pour eux comme certainshotels et restaurants sur les chemins de compostelle. Le menu pelerin est toujours copieux et bon marché, et c’est un lieu de rencontre conviviale des marcheurs.

Vetements.

En dehors du sac, il y a ma tenue de marche:, lavée, séchée chaque soir, d’où la nécessité d’arriver assez tôt, et donc de partir tôt. CQFD.

Pantacourt, sans les jambes tant que le temps le permet, Tshirt polyester, cette année le bleu marqué GR, chaussettes double légères et slip. Ce sera le contenu de ma lessive chaque soir, la sueur ayant tout humidifié. L’ensemble sèche, si soleil, en peu de temps, un peu plus pour les chaussettes qui finissent généralement sur le bord du lit.

Les vêtements:

1 chemisette, tenue du soir (ou marche)
1 Tshirt manches courtes Merinos (rouge), marche (et déambulation nocturne).
1 Tshirt manches longues Merinos (gris) marche si froid.
1 Tshirt Polyester marqué’GR’ (bleu) marche.
2 slips
1 slip de bain
1 short léger (rouge), déambulation nocturne
1 Pantacourt vert avec jambes zippables, marche
1 Pantacourt (noir), tenue du soir ou marche
1 ceinture (cache-billets), marche

3 paires de chaussettes « doubles,(anti-ampoules), marche
1 sac de compression (jaune) rangement vêtements ‘Sea & Summit’
1 bonnet µfibres et gants de soie Si froid. INUTILISES.

1 MicroPolaire (noire), marche (si petit-matin frais)

Parmi ces vêtements, je panachais pour:

Une tenue du soir, pour change pendant la lessive de la tenue de marche, repas aux gîtes, sortie au restaurant, visite des églises… Un peu de tenue quoi!

-La tenue pour dormir, et déambuler la nuit (généralement vers les toilettes, faut pas rêver!), ou déhambuler cool dans un camping par beau temps, entre piscine et sanitaires… (vécu.)

Mais ce Tshirt en Merinos est très agréable aussi pour cheminer, quand le bleu commence à me sortir par les yeux…

Le sac des vêtements de rechange:

Un petit sac de compression efficace, léger et silencieux! (Ceux qui se sont levés très tôt dans un dortoir me comprendront). Il économise notablement le volume car un sac à dos plus grand, 45 litres par exemple, serait lui-même plus lourd!!

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Les sous-ensembles dans le sac à dos

D’abord, au fond, trois enveloppes contenant:

La cape de pluie (bleue) onéreuse mais 270gr et parfaite, elle m’englobe moi et mon sac, en quelques secondes… bon, disons une minute!

Le coupe vent Mp+ (noire), une merveille de confort pour 200gr. Si temps venteux et humide.

Un hamac,(gris) en cas de besoin, 245gr avec fixations, de chez Alpiniste.fr, mais que je n’ai pas utilisé, les gîtes ne m’ayant jamais laissé sur le carreau!

Et, très au fond, l’option grand froid, au cas où je ne préfèrerais pas rester au fond de mon duvet!

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–suite liste du contenu du sac.

1 trousse pharmacie
soins: NOK(pieds), Voltarene, Comped-stick, Spray insectes
1 drap de sac en soie couchage
1 Pochette avec divers charge, rallonge, pinces a linge, corde, etc

1 cuillere-fourchette plastique indispensable (boites de thon, salades, etc)

1 Duvet(Wilsa,440gr) et un mummy-bag(Ferrino,260gr) couchage (eventuellement exterieur), dans sac étanche.
1 Cape de pluie (Vertical,)
1 coupe-vent (Mp+)

1 hamac (245g avec attaches!) INUTILISE

1 paire de sandales (‘teva’ 350 gr)

Sachet ‘soir’

Ensuite, dans la grande poche étanche grise, le contenu de l’essentiel pour le soir, dans les cas où le sac n’est pas autorisé dans les chambres ( saleté, punaises…) :

-J’y trouve:

Une pochette souple avec le petit matériel. Notez la présence d’une petite multiprise pour partager la prise dans les dortoirs et le casque audio qui branché sur mon téléphone remplace les boules Quies et m’informe sur la constance de la bêtise humaine à travers le monde.

La trousse de toilette, avec le gant et la serviette µfibre.

Dans la trousse de toilette (rose), l’essentiel, plus un petit pot de baume du tigre pour les épaules (merci Juju), et dans un récipient plastique: le dentifrice en poudre au Siwak (merci Marine), moins lourd et plus durable que les petits tubes de voyage! (plus de plastique que de pâte)

Le savon liquide sert à la lessive, rasage ,toilette, shampoing, (évitez apéritif)… et de l’urgopore pour coller sur les ampoules naissantes ou les prévenir.

J’avais un petit savon d’hôtel et deux boules Quiès, inutilisés, je ne les emmènerai plus.(-25gr!)

la pharmacie

ma petite trousse de pansements, ciseaux, etc…, habituelle, acquise chez Ikea, quasi inutilisée,

et la chimie:

NOK pour les pieds, indispensable, matin et soir depuis un mois avant le départ,

Spray, le matin pour les insectes du chemin.

Voltarène, pour les tendinites. Assez inefficace, mieux vaut les prévenir en buvant beaucoup et marchant moins vite… deux choses que je ne sais pas encore faire! Je le remplacerai par de l’huile essentielle de Gaulterie, oubliée cette année.

Comped en stick (merci Marine): à calmé et résorbé mon ampoule naissante sans les inconvénients des pansements.

Un anti-punaises de lit: Par prudence suite à expérience passée, mais inutilisé cette année: les hébergeurs ont tous pris des mesures efficaces.

Couchage

Voici le sac de couchage en plumes d’oie, dans le Bivvy qui le protège de l’humidité éventuelle. Ceci, et le hamac vu précédemment m’aurait permis de me reposer dehors par temps raisonnable si les gîtes avaient été moins disponibles (Covid19). Mais il n’en fût rien, j’ai juste adapté la longueur de mes étapes pour correspondre avec l’offre. Je n’ai utilisé cet ensemble qu’une fois, au camping dans un abri non isolé thermiquement.

Voilà, vous savez ce que j’emmène sur mon dos et, par temps maniable, je peux marcher longtemps avec .

Sans eau ni nourriture, hormis quelques barres de céréales, le sac pesait à mon retour 7,8 kg.

Ajouter eau et comestible, env. 9,3 Kg. soit moins de 14 % de mon poids. On préconise 15 % pour les hommes, mais ils doivent parler d’un homme normal, jeune et fort, pas de moi. Je l’ai souvent trouvé trop lourd et j’ai souffert des épaules ( je manque de hanches).

Je dois ajouter le sac ‘banane’ avec guide, batterie et téléphone: encore 1 kg. Là, je frise la surcharge, mais je vous rassure, le poids (raisonnable) reste un désagrément mineur en regard du plaisir à traverser le pays à pieds, rencontrer ses habitants et vivre au présent.

Lors du prochain voyage, j’allègerai sans doute encore un peu: Quand on veut, on peut!

Et il y a quelque chose qui allège beaucoup la charge du marcheur, ce sont ses rêves et le temps qu’il peut enfin leur consacrer..

. Noubliez pas: 6 à 8h par jour, à votre rythme, dans ces campagnes que vous ne voyez plus qu’à travers la vitre de votre SUV, à marcher dans l’herbe ou traverser des forets, parler à des vaches, saluer des paysans sur leur tracteur, regarder tourner un papillon et butiner des abeilles… Ça en fait du temps pour rêver.

Combien de fois avez vous fait cela récemment? Là, ça devient votre voyage, votre journée, votre raison d’être là. Et rencontrer des gens qui deviennent vos amis, que vous n’auriez jamais connus sans cela, inestimable!

Quant à vos rêves, quand avez vous l’occasion de les caresser? Admettez qu’on met souvent son mouchoir (ou son masque!) dessus. Alors au prix du poids de votre coquille d’escargot, vous pourrez les remettre sur le devant de votre imaginaire.

Tiens, je vais vous confier un des miens, récurent et pas assez caressé.

Venez décrocher les vôtres.

Bises

Patrice