C’est le clocher de la collégiale qui me réveille en frappant 7 coups. Je me redresse brusquement, j’avais compté sur l’agitation du matin dans le gîte pour me réveiller mais je réalise que je n’ai vu que 4 cyclistes et trois jeunes femmes qui ne semblait pas équipées pour la marche.
je me prépare rapidement et, en allant chercher l’eau fraîche pour ma gourde, je vois une bouteille de lait marqué ‘cadeau, ouverte le 4 septembre’.
Pas de lait, c’est ce qui m’avait décidé hier soir à petit-déjeuner à l’extérieur en partant.
mais puisqu’une bonne âme me donne du lait, qu’ il y a sur place de la Ricoré, du miel et qu’il me reste le croissant d’hier matin, je décide de déjeuner ici pour gagner du temps (et de l’argent)
Donc, à 08h, je quitte le bourg, enjambe le canal,
et m’engage vers les vignes sous un ciel immaculé. A st Barthélemy de Salies, trois des cyclistes de ce matin me dépassent.
-10h, je quitte les vignes pour entrer dans Quarante où je complète mon régime avec un crème. Il fait chaud mais je n’ose pas commencer avec une bière.
Là, des touristes anglais attablés m’apprenne que la chapelle Saint-Barthélemy de Salies devant laquelle je suis passé avant d’arriver au village était 《l’exacte moitié du chemin entre Rome et Santiago de Compostelle 》m’a-t- il dit en riant : j’avais déjà fait la moitié du chemin!.
Humour anglais !
Je reprends le chemin vers Cruzy, en suivant , comme un jeu de piste, les coquilles jaune que le département de l’Aude semble avoir déjà mis en place sur le GR.
Sinon, je n’ai pas vu beaucoup de fleurs sur le chemin, ce n’est pas vraiment l’époque non plus. Jusqu’à Béziers j’étais beaucoup dans la garrigue j’ai vu surtout des cailloux. Après béziers, surtout des vignes dont les traitements chassent la flore.
À la sortie de Cruzy, le chemin de piste devient un peu vague et c’est une dame qui me redirige dans la bonne direction, puis 4 retraités assis sous un arbre, près d’une vigne, me proposent deux choix dont l’un serait plus rapide mais l’absence de balisage m’interpelle un peu. Je les écoute cependant car l’essentiel est que j’arrive à Montouliers. Qu’importe le chemin.
Mes pas me portent allègrement. L’échange de chaussures était la meilleure choses à faire. Tout comme l’abandon à mes amis de mon petit matelas gonflable, si léger qu’il soit, j’en ressent l’absence dans le poids de mon sac.
En arrivant sur la route départementale, je réalise : Les vieux pensaient que c’était plus rapide parce que il y allait avec leur vieille 4L et non pas à pieds.
Ne jamais croire quatre vieux vignerons assis sous un arbre .
J’ai pris une demi-heure dans la vue, sous un soleil de plomb, pourvu qu’il y ait un bar au bout de ce goudron….
Ouiiii! Epicerie, café. Sauvé !
Un perit wrap au poulet en plus et je récupère de la traitreuse rallonge infligée par les pépés. Ils ont peut être voulu égarer un parisien. Mais comment leur dire que je ne le suis plus, que je suis né deux fois, une à Paris par erreur, et une à Rousset (13) quand j’ai vu mes deux aînés (4 & 6 ans) partager leur chemin vers l’école avec des lapins.!
Bon, 12:20! On n’est pas là que pour rigoler. Je reprends le Chemin, vers Bize-en-Minervois, par un joli sentier qui part dans la forêt après encore1 km sous un soleil de plomb. Là, je ferais bien une sieste pour digérer mon wrap, mais le dénivelé qui s’annonce n’incite pas au repos.
La traversée de cette forêt sur quelques kilomètres m’a beaucoup rappelé les randonnées que l’on fait dimanche autour de Montpellier, le terrain c’est le même. Ensuite, en reprenant le Chemin , longeant les vignes en plein soleil vers Bize en Minervois, j’ai rebranché mon casque pour écouter un peu de musique jusqu’au village et là, c’est Francis Cabrel qui m’a parlé d’un autre chemin et dont il faut bien écouter les mots lorsque comme moi, on se ‘ promène ‘, à pieds sur la planète.
African tour, de Françis Cabrel, merci d’essayer de l’écouter 4 mn…
L’entréee sur Bize laisse vite découvrir une jolie plage au bord de la Cesse, puis une belle ‘place aux herbes’ ou un restaurant encore plein de touristes me servira un café sous les parasols de sa terrasse. Encore une pépite de village agréable .
Et je repars, en plein soleil, entre les vignes pour quelques kilomètres. Je me demande d’ailleurs si je ne risque pas ma santé car je n’entends ni ne vois aucun oiseau, pas même un colibri. Pas de papillon non plus fussent-ils bleu ou blanc. Et je trouve des ronciers pourvu d’épines mais pas de mûres. Et je ne parle pas de l’absence totale des fleurs. Je me demande donc ce que l’on respire par ici.
Et d’ailleurs, j’y pense, pas de pèlerin non plus. Mais pas de cadavre, c’est rassurant.
Je marche depuis 8h ce matin et à part les 3 cyclistes qui m’ont rattrapé à la chapelle Saint- Barthélemy de salies, je n’ai vu que des viticulteurs en pleines vendanges sur les pistes torride des chemins du piémont pyrénéen. Rien ne pousse ici que vigne et vignerons.
J’ai l’impression d’être déjà dans la Rioja.
Là la chaleur est intense. Quelques éoliennes au nord de mon chemin essaient de m’envoyer un peu d’air mais n’y parviennent guère
15h30 je rentre enfin dans Pouzols en Minervois, terme de mon étape aujourd’hui.
j’ai choisi d’y arriver par la variante proposée sur le guide afin de récupérer un peu du temps perdu ce matin.
Je vais chercher le camping « les auberges », afin de m’y poser et d’endosser mon costume de chauffeur affecté à la remise en état du véhicule que je suis.
Trouvé ! Tarif pèlerin: dîner+nuit+pdj=30€ rien à dire.
Le logement est sommaire mais quel pèlerin a besoin de plus?
Et plus il y a une piscine pour se rafraîchir et le confort approximatif des campings de mon enfance, ce qui n’est pas non plus pour me déplaire.
Quand au menu, inclus, il témoigne d’un grand respect pour les marcheurs du Camino!
Mais je m’égare, on est bientôt demain , me dit le clocher lointain… dormez en paix!
Belle chanson que celle de Cabrel et très juste Mais le chemin de ces migrants n’est pas le même. Le but n est pas le chemin pour eux, même s’ils désespèrent de l atteindre…
Souhaitons que le tien soit parsemé de plus de roses que d orties même si les fleurs st rares!
Je t embrasse