De Coca à Alcazarén
Effectués: 25 km
Reveil 06:18
Total silence. Les jeunes dorment encore. Je descends profiter de la sdb et de la cuisine avant l’agitation des sportifs.
Pierpablo 07:30, autres 07:45…
Depart à 08:15.,
08:45, j’abandonne PierPablo qui ne marche pas au meme rythme que moi, et je file devant. Je le retrouverai de toute façon à l’auberge ce soir à 25 km d’ici.
Et puis ce rythme et la conversation en mélangeant trois langages pour arriver à se comprendre à demi-mots m’empêchent de profiter du moment présent.
Je longe une rivière dans une vallée encaissée et le chemin est toujours dans cette immense forêt de pins.
Le silence est impressionnant et je n’ai que le bruit de mes pas pour m’accompagner maintenant. Même les oiseaux semblent se taire mais au fond c’est dimanche ils sont espagnols.
Tiens, dimanche c’est vrai, tout va être fermé. Déjà qu’il y a peu de ravitaillement sur ce chemin, cela m’oblige à transporter un peu de nourriture achetée hier soir.
Je l’ai placée dans un sac exterieur, à la place du sursac que j’avais perdu hier, et j’en contrôle régulièrement la fermeture.
Ce n’est pas le bon jour pour perdre aussi ma salade de pâtes et ma saucisse sèche!.
Fin de la forêt et Retour des cultures en arrivant à Villeguillo.
Depuis 1h, le dénivelé positif est quasiment nul et ça me va bien. Le soleil est installé, je remplace ma chèche par ma casquette et je reprends mes rêveries.
Le long d’un champ, je trouve mes premières fleur depuis le départ . L’espoir renaît.
L’odeur de ce qui pousse dans le champ et forte mais j’ignore totalement ce que ça peut être.
9h45 j’entre dans Villeguillo, minuscule village dont le seul café est ouvert! Il fait aussi épicerie, manifestement orientée Pèlerins. Je n’en avais pas vu depuis Madrid alors qu’ils sont légion sur le « Camino Frances »
J’y prends un grand crème qu’il accompagne d’office d’une énorme tartine grillée ( tostada ) et de jus d’orange…. Commerçant!!
15mn plus tard, PierPablo arrive, puis le cycliste espagnol. On fait tamponner nos crédentiales.
Pierpablo repart le premier, il dit vouloir maigrir. L’espagnol reste attablé: il n’est pas pressé, il a fait 160 km hier et veux n »en faire que 120 aujourd’hui. Il sera dimanche prochain à Santiago.!
10h20 retour sur le chemin qui est plat comme une sole, sans la veste malgré l’air encore un peu frais.
11 10 photo
11h20 retour sous la pinède, Ce chemin, depuis 2 jours,ne me fait vraiment pas souffrir et cette lente progression dépourvue d’embûches favorise les longues introspection .
Le passé, le présent, voire même le futur s’organisent comme les pièces désordonnées d’un puzzle temporel.
Certaines s’accrochent le long du chemin suivi , quand d’autres sont rejetés dans le sac des parcours rejetés.
L’ensemble s’apparente bigrement à une trace de gps, avec ses moments difficiles, ses zones d’accélération et ses moment de platitude.
The life’s track puzzle!
Là aussi le début et la fin sont connus et le seul but c’est le chemin. Vous savez, celui qui n’existe pas et qu’on fait en avancant…
Une jolie borne attire mon regard et tu me sors de mes pensées
elle me rappelle que j’ai déjà fait 180 km cette semaine. Je cherche dans mon puzzle de souvenirs en vrac celles qui représentent Santiago de Compostelle afin de les rattacher aux traces que je suis en train de laisser…
Photos de midi
12:15 Voyant la fin du bosquet et de son ombre, je me pose sous un pin pour manger ma salade en boite.
12:45 je reprends le chemin, qui nous fait passer parun pont soir le Esmalda, le ruisseau qu’on suit depuis ce matin.
Reste donc 7km, j’y serai dans 2 heures!
Après un raidillon je retrouve la forêt, puis un champs d’artichaut , des vergers et enfin à
14:20, Alcazarén. Gagné.
Infos du guide: clefs de l’albergue à la mairie, et dans un bar.
Etant dimanche, 8 septembre donc fête de la Vierge de la Vega, tous les
bars sont joyeusement remplis et la mairie fermee. Je reste quelques instants devant sa porte, pour essayer de localiser le bar concerné quand une jeune personne vient me demander si c’est « la casa de peregrinos » que je cherche. Devant mon affirmation elle m’ouvre la mairie, remplit les documents et me donne la clef et un plan pour m’y rendre. Vu le contexte, je suis particulièrement admiratif, et reconnaissant de tant de dévouement: Elle était en terrasse avec des amis et avait noté ma présence…
Je sais, j’ai une bonne étoile, elle est accrochée à mon sac..
Comme la fée de Zaz.!
J’ai donc pu m’installer, doucher et laver ma tenue, avant que mon Italien n’arrive après avoir cherché sa clef dans les 3 bars en fête du village.
Le gîte est très moderne, avec 8 places.
Après l’installation de Pierpablo, nous irons boire une bière avec quelques tapas .
Après tout c’est dimanche! Et il a fait si chaud.