De Larrasoaña à Roncevalles
Km de 713 à 747 soit 34 km
Durée: 07:20 à 16:20 = 09:00
A 06:00, ca bouge un peu dans la chambre ou nous sommes cinq, mais rien de définitif. A six heures 30, ca y est: quatre frontales s’agitent dans le noir, le 5eme fait de la résistance en faisant semblant de dormir.
07:00 dejeuner bricolé dans la cuisine avec dosettes de café soluble, de beurre et de confiture, et deux croissants, le tout acquis hier à la boutique next door. Finalement, je ne pars pas le ventre vide, je peux lancer les chevaux!
08:00 je passe à Ilarratz, sans ralentir, le village est désert. Ça grimpe depuis le départ, mon déjeuner me profite.
09:00 rencontre pimentée avec André , totalement déprimé après avoir passé quelques jours sur la Voie du Puy de se retrouver dans ce cirque multinational et surpeuplé du Camino Francés. Surtout les américains, dit- il, et je ne peux guère lui donner tort mais tout me monde a le droit de venir sur ce chemin même si le surnombre tend à en faire perdre l’esprit.
Andre me dit que je peux le retrouver sur face de bouc « la boite a clic », mais moi je ne veux pas y aller sur facebook, alors André, il jugera lui-même si le chemin est déprimant. A noter qu’il ne parle pas anglais, le dédé, plutôt sympathique au demeurant.
09:20 je repars de Zubiri après une rapide tarte au thon et café. Toujours ma provision de calories pour affronter les routes en pente dans le mauvais sens.
10:15 Toujours m’élevant vers les cimes, je croise le chemin de Eckaert, allemand, parti cette année de l’aire sur Adour mais qui avait commencé son chemin à Cluny, Nous avons longuement échangé sur le pouvoir du moment présent et les bénéfices qu’on retire du chemin.
Nous avons échangé en français car mon allemand est trop défaillant . C’est un homme agréable et respectueux de la nature, nous avons eu un bel échange. Un de ces moments qui font les traces qu’on laisse sur le chemin .
10:30 enfin une route un col des antennes. Je montais sans discontinuer depuis 1h. J’ai dû prendre 300m, au mercure.
Bon, ceux qui savent pas, remplacez mercure par altimètre et ça fera la rue Michel.
Derrière le col, je parie sur une descente qui tarde un peu.
10h45 Marie! Ma parole y’a foule aujourd’hui!
Elle vient, seule, de Vezelais, par le chemin du même nom. Plus de 900km déjà Et n’a rencontré que 18 pèlerins jusqu’aux Pyrénées.
Il y a assez d’hébergements, mais pas assez de bar, hélas, dit-elle.
Mais joli chemin, tranquille, une option à retenir.
Et puis après, gagné !: ça redescend enfin. Mais c’est un jeu de dupe, je sais bien qu’il faudra continuer à monter.
Je bénéficie quand même de quelques moment de repos: le plateau, avec chemin doux et sous bois accueillant.
11:00 C’est la que je rencontre Laurent, parti, lui, du Puy-en-Velay début août et qui va tranquillement à Santiago, avec des étapes à son rythme: pas plus de 15 à 20 km par jour.
11:30 très longue descente , mais il fallait bien la passer cette barrière naturelle: la Montes de Erro.
11:40 Entree a Lintzoain.
12:20 à Bizkaretta, tortilla aux epinards , bière et café. Dans le bar Jean, qui doit dater du siecle dernier comme sa tenancière(et moi, donc…).
13:00, passage à gué. C’est le genre de joli passage qui vous dit que maintenant ça va remonter!… car les ruisseaux sont plus souvent en bas qu’en haut …
Et voila, ca monte, je vous l’avais dit!
On se croirait à la montagne: Des descentes, des montées, des vaches, des bois, des moutons parfois noirs et des tas de bois coupé dans les villages.
Et si cela se trouve, c’est ça! ils ont mis la montagne ici pour ennuyer les pèlerins qui se plaignaient de la meseta. Et bien moi, la meseta , je l’aimais bien.
Si, la montagne, je l’aime aussi quand il fait beau et doux comme aujourd’hui que l’air est frais et que la nature fournit
des fleurs qu’on ne voyait pas en bas. Mets je l’apprécie. Moins quand elle descend inutilement pour nous faire remonter sauvagement, 2 fois plus
En bref, j’aime la montagne à plat : Monter à 6 ou 700 m, on profite de l’air frais du soleil le temps qu’il faut puis on redescend
On appelle ça un plateau ou bien la Meseta et ça fonctionne parfaitement sans vous couper les jambes tous les 3 km.
Bien sûr, cela nous prive des descentes jusqu’au ruisseau où on peut trmper ses pieds dans l’onde claire, on ne peur tout avoir.
Bon j’arrête de râler il y a des mures, et surtout je viens de faire 1 km sur le mauvais chemin.
C’est ça la montagne, des chemins partout mais qui ne vont pas où on veut. M’en fous, j’ai pas rendez-vous.
14:00 Mezkiritz
14:30. Daren anglais. A Espinal.Il veut faire le chemin en 15 j. Je lui ai dit de prendre le bus!
15:20 : Burgete
Une bière, à la sortie de Burguete petit village rempli d’albergues, et je repars infatigable pas mal aux pieds, pas mal aux épaules, pour essayer d’atteindre ce soir l’abbatiale point mais comme je crois qu’elle n’est pas loin même si ça monte un peu j’y vais le cœur léger.
Pour aussi fréquenté par les pèlerins c’est que l’on marche sur la chaussée je n’avais pas ce souvenir.
Et je repasse dans la forêt
,
J’ai 31 km au compteur aujourd’hui virgule je commence à avoir envie d’arriver quelque part. Surtout que le chemin et désert maintenant ils sont sûrement tous à table et devant une Estrella avec le linge dans la machine à laver….
Et puis soudain, à 16h, je vois l’abbatiale à travers une trouée dans les arbres point j’espérais bien il dormir ce soir et comme il y a beaucoup de place je suppose que ce sera possible.
Je prends quand même le temps d’enlever un caillou dans ma chaussure même pour 1 km ce n’est pas la peine de se faire mal.
L’abbatiale est toujours aussi imposante .