9 septembre 2018
35 km… ~7h
Que je vous dise d’abord : L’absence d’images était due à un problème soft et semble résolu maintenant. Je vais essayer de combler le retard.
Ceci dit, quand je vous ai laissé hier, j’étais dans un lit à Porto, à DowntownHostel.
Trois heures après on ne risquait pas de dormir à cause d’une activité inouïe dans les rues sous notre fenêtre: fête, musique, chants, hurlements et beuveries pour fêter je ne sais quoi. Fenêtres fermées n’y changeait rien, on ne pourra pas dormir,il le faut pourtant…
Le vacarme a duré jusqu’à 05:30 environ. On a dû sommeiller un peu, qui avec des boules Quies, qui avec son oreiller sur la tête et moi mon casque radio sur les oreilles. .. mais par bribes.
Ajoutez à cela quand dans la nuit j’ai écrasé une punaise… C’était… intenable! Alors ce matin, en réaction et réveillé, je me levais à 05:30, avec Francisco, un voisin portugais, et suis parti de cette zone pourtant redevenue silencieuse. Réaction je vous dit! ce quartier cette ville, on en voulait plus. Et dans la froide et humide obscurité du matin, à quelques minutes d’intervalles, on s’est enfuis de ce cauchemar… Adieu Porto! Je préfère la campagne.
Je quitte la ville plein nord, dans l’obscurité, le pas rapide.
les rues sans charme de la banlieue défilent sous mes Lowa.
vers 7;00: Arrêt petit-déjeuner dans une pastelaria 1€ et quelques . Café-crème / croissant com madeira. et je reprends le trottoir vers le nord de la cité. Mon guide Lepere m’informe que la ville dure ainsi pendant 2h avant d’atteindre la sortie de banlieue. Rien à voir ni à visiter, juste avancer jusqu’à l’arrêt de bus à Araújo. Ca fait tilt ! Devant moi, un arrêt de bus. J’y vois Araújo à une dizaine de station. Prochain passage, dimanche à 07:29. Un coup d’oeil sur mon téléphone : il est 07:29!! Je me retourne, le bus arrive. Merci Kairos. J’ai eu raison de te vénérer depuis la Croatie. Je monte et pour 1,90€ il m’amène où je veux… Pas loin hélas, 6 km de nationale, en ville. Je presse le ‘stop’ dès que Arújo apparaît sur l’afficheur et me voilà enfin au bord de la route, mais en dehors de la ville.
Je la sens encore derrière moi, j’avance d’un pas rapide pour l’annihiler rapidement.
Douleur soutenu à l’épaule gauche . J’ai du être trop tendu cette nuit .
7:45 10 km en trois quarts d’heure, y compris arrêt petit déjeuner, au lieu de 2h20 de marche rapide ininterrompu dans un paysage décevant triste et bruyant.
7h50 humidité et vent intense: il fait 16 degrés je suis toujours un t-shirt donc j’ai un peu froid j’enfile ma chèche autour du cou histoire de pas à solliciter ma cervicale plus qu’elle ne l »est.
8h15 à Moreira avant de passer le pont de l’autoroute je m’arrête sur un banc pour soigner mon pied droit. il ne me fait pas souffrir mais je n’ai pas envie qu’apparaisse l’ampoule car ce matin en partant si tôt pour ne pas réveiller les autres je n’ai pas pu faire de soin.
Moraira et une banlieue au nord de Porto près de l’aéroport et il y a encore de grands immeubles jusqu’ici. On a donc toujours pas l’impression d’avoir quitté la ville. je la traverse par une longue rue pavée.
À 8h35 un dimanche bien sûr il n’y a pas âme qui vive à part moi.
À 9h j’entre dans le centre de Maia et le quitte presque aussitôt par sa longue zone industrielle après laquelle on voit enfin venir la campagne.
Toujours la brume et pas un poil de vent .le soleil n’apparaît pas du tout donc la température reste assez basse et ma cervicale me tire.
Aucune fleur depuis Porto ; le Nord ne vaut pas le sud en matière de déco.
La forêt apparaît enfin en allant vers Vilar de Pinera mais on reste sur le macadam en la longeant.
Puisque cette matinée est triste je vais remettre mes écouteurs et marcher au son de ma playlist. j’entends deux pèlerins derrière moi, ils s’arrêtent dans un bar à l’entrée de Vilar de pinhero. Je continue donc seul.
Plus loin, des citrons dans un verger, mais en hauteur, inatteignables.
et hop, dans ce bled perdu, deux Fortwo dont une manque de m’écraser.
Le balisage est parfait ici. En passant dans une petite épicerie ouverte au centre du village j’achète une banane et 4 prunes car vu le calme mortel qui règne ce dimanche matin sur le chemin je me demande si je vais trouver à manger et mon café de ce matin et déjà loin.
à Lameira, un peu plus loin, sur la place, je me laisse tenter par l’officine d’une veille dame qui me fait un honorable café com leite. J’y échange quelques mots avec une écossaise qui a démarré à Porto et qui trouve, elle aussi, que c’est très triste depuis le départ, mais je repars rapidement car il est 10h et je ne sais pas encore où je vais coucher ce soir. les 35 km d’hier ne m’ont pas particulièrement affecté mais cela fait toujours arriver tard de marcher longtemps et je voudrais pouvoir laver mon linge mieux qu’hier soir.
D’autre part, n’ayant dormi que deux ou trois heures à cause du vacarme dans la ville et étant, de ce fait, parti aux aurores je risque d’être passablement fatigué ce soir .
Et surtout je ne suis pas arrivé à transférer les photos d’hier!
10h Je viens d’entendre long carrillon; Les cloches d’une église voisine. On se croirait un dimanche au Portugal.!
Enfin des fleurs. Les premières, et sauvages avec ça je ne pouvais pas les manquer.
La rue pavée constitue toujours le chemin par ici. Je n’ai pas marché dans la terre depuis Porto!
Il n’y avait pas non plus la moindre fontaine pour la gourde du pèlerin. Les traditions se perdent, on compte trop sur les épiceries.
10h30: toujours la route qu’on partage avec les voitures. Ce coup-ci je décroche: je remets la musique et j’arrête de regarder défiler ces villages monotone bordés par le macadam. Réveil programmé pour midi afin de trouver un restaurant ouvert à la sortie de la messe.
Midi: je viens de passer 45 mn sur une route etroite sans trottoir avec des voitures qui circulent à gde vitesse.
un autre chemin existait mais 2 km plus long… je ne l’ai pas pris car je me répète: parti à 6h après 2h de sommeil maxi et déjà 20 km dans les jambes… et la je viens de trouver un snack a Vilarhino, le seul endroit où pouvoir manger quelque chose de consistant. Je m’installe dehors car a l’intérieur l’odeur de tabac est insupportable. il y a un marché aux puces sur la place devant et c’est plein.
Le steak est trop cuit, pas forcément très frais mais j’ai 12km à suivre et je préfère manger ça qu ‘un croissant à côté .
et puis 5 Euros pour un steak avec œuf, tomate, salade, bière et café !
Par contre la qualité n’est pas au rendez-vous, ni l’accueil. On avait nettement l’impression de les déranger dans leur quotidien. Le pèlerin n’était pas le bienvenu.
En allant payer mon dû au bar, j’ai échangé quelques mots avec 4 écossais qui arrivaient et ce fut autrement plus réjouissant. ils m’ont dit s’arrêter à Arcos, village pour lequel je n’ai pas d’adresse d’auberge. Je verrai en passant ce qu’il en est puisque c’est avant Sao Joáo de Rates où je me rends.
Départ à 12:30
A quelque distance du village je passe sur un joli pont romain : le ponte d. zameiro.
après, ça monte à nouveau jusqu’au village ou j’entends retentir la musique d’une fête et où l’on vend des sandwiches . Si j’avais su j’aurais poussé jusque-là pour mon repas! Belle église sur la place puis la montée reprend .
Mes pieds commencent à penser que la route est longue aujourd’hui. Je fais celui qui n’entend rien. Les maisons sont belles là-haut.Trop belles, et les voitures sont grosses. Trop grosses!
Je suis surpris que personne ne m’arrête pour me faire payer une dîme au passage. Nous voilà bien loin des villages pauvre du sud de Porto, je pense que le Caminho s’est égaré.
14h premier bout de chemin non goudronne , mais pour seulement 500m.
Je me console en voyant un peu plus loin un autre pont romain qui enjambe une rivière avec une rive accessible: Sans hésiter, je cours tremper mes outils préférés dans l’onde claire.
Plusieurs pèlerins passent la haut pendant ma pose. Je devine leur tentation mais nul ne franchit le pas. Mauvaise gestion des priorités, non. Que diront-ils si leur pieds les lâchent?
En tout cas, ça me fait toujours autant de bien. 10mn qui valent des heures.
Je repars plus léger jusque São Pedro de Rates. Un peu d’hésitation dans la recherche de l’auberge et enfin le repos. 3 des chambres de 20 places sont déjà remplies. C’est un donativo.
L’hospitalière, une ex-française vivant ici m’accompagne à la dernière et j’engage vite le mode pèlerin : lavage, séchage. Puis recherche du problème du blog grâce à Philippe qui est mon « coach WordPress » depuis Paris.
Au restaurant, juste a coté ,avec un jeune couple allemand, j’oscille entre civilité, Bacalhau et ‘télédépannage-blog’. Je n’aime pas trop ça, mais faut gérer l’urgence.
En rentrant, je m’allonge vite pour rattraper mon retard d’écriture, mais la nuit à Porto, la tristesse de cette journée macadam et les 35 km font que…..
Rrrrr…..